LE FIGARO : FRANPRIX TESTE UN ROBOT LIVREUR CAPABLE DE SUIVRE LES CLIENTS JUSQU’À LEUR DOMICILE

Depuis une semaine, dans un magasin du 13ème arrondissement de Paris les personnes âgées ou à mobilité réduite peuvent avoir recours aux services de robots sur roues pour rapporter leurs courses chez eux.

Et si porter un sac de courses ou pousser un caddie étaient des gestes appelés à disparaître? Franprix, enseigne du groupe Casino, teste depuis une semaine et pour six mois deux robots livreurs dans un de ses magasins du 13ème arrondissement de Paris. Leur mission consiste à porter les emplettes des clients dans le magasin mais également jusqu’à leur domicile.

Plus particulièrement, ce robot a été conçu pour seconder les personnes âgées ou atteintes d’un handicap les empêchant de réaliser leurs achats de manière autonome. Ces individus peuvent ainsi sortir faire des courses et «retrouver une vie sociale dans le quartier», explique Vincent Talon, cofondateur de TwinswHeel, la start-up qui a développé ces machines.

Entre le nom de code «TH03» ou «Fast Courier», qui signifie «coursier rapide» en anglais, les constructeurs n’ont pas tranché sur le nom définitif du produit, préférant laisser aux entreprises désirant s’en doter le soin de baptiser elles-mêmes ces petites machines tout en rondeur .

Petit mais costaud

Installé sur deux roues, le robot est en capacité de porter en autonomie des charges de 40 kg à 6 km/h, vitesse autorisée pour les appareils de cette envergure. Pour les clients, ce petit robot électrique qui ne mesure pas plus de 70 cm de largeur et 80 cm de hauteur apporte un confort non négligeable. Cependant, un salarié est tenu d’accompagner la machine – et donc le client – jusqu’au domicile afin d’assurer le trajet du retour. En effet, la loi interdit pour l’instant de laisser rouler un véhicule en totale autonomie sur la voie publique.

Trois modes de fonctionnement existent pour ce robot: le pilotage à distance, l’autonomie et le «follow me». Les deux premiers n’étant pas autorisés, c’est le troisième qui est actuellement en phase d’expérimentation: doté d’une intelligence artificielle, la machine identifie le client à l’aide de ses capteurs et caméras, puis le suit en toute dépendance. «Le robot devient comme un esclave en suivant son maître et portant ses affaires», explique Vincent Talon. Électrique, le TH03 dispose d’une autonomie moyenne de huit heures, pour un temps de recharge de deux heures. En fonction du poids à transporter, il peut couvrir 15 à 20 kilomètres.

Simple prototype pour le moment

Développés depuis cinq ans par TwinswHeel, les deux robots sont mis à disposition gratuitement dans le magasin pour une durée de six mois. Ensuite, si les tests sont concluants et Franprix souhaite étendre le concept à d’autres de ses magasins, une ligne de production sera lancée pour répondre à la demande. Jusqu’à présent, la start-up ne produisait que des robots pour usine ou entrepôt. L’arrivée dans un magasin est «une première en France, même en Europe, voire dans le monde», selon Vincent Talon.

S’ils ne sont actuellement présents dans le magasin que deux à trois jours par semaine, les robots le seront tous les jours aux mois de juin et juillet. S’agissant de prototypes, ils peuvent toujours être rapportés chez leur concepteur pour raisons techniques, mais le cofondateur de TwinswHeel se veut rassurant: «au moindre problème, le robot s’arrête pour ne pas prendre de risque.»

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