Et voici à présent le chariot autonome ! Une start-up lyonnaise teste actuellement des droïdes voués à porter les courses des clients à mobilité réduite.
Déjà empêtrés dans le casse-tête des trottinettes électriques, les piétons des métropoles devront bientôt faire avec de nouveaux arrivants sur leurs trottoirs, que la start-up TwinswHeel a testés la semaine dernière dans les rues de Paris. Pour le bonheur de certains, peut-être, puisque ce sont des robots livreurs. Avec l’allure d’une simple boîte sur deux roues, cet engin est destiné à faire office de Caddie assistant en magasin et de livreur autonome. Il suffit au client de passer commande auprès d’un commerce de proximité (situé à moins de 10 kilomètres environ de son domicile) via une application pour que le droïde livre jusqu’à 40 kilos de courses à une vitesse comprise entre 6 et 12 kilomètres-heure.
Un premier partenariat a été signé avec Franprix et s’adresse en priorité aux personnes âgées et à mobilité réduite. Il s’agit pour l’instant d’une expérimentation, car la législation interdit que des robots circulent dans l’espace public. Un deuxième modèle, renforcé d’une capacité de chargement de 150 kilos, pourrait, lui, épauler les employés de l’enseigne dans le réapprovisionnement des stocks.
D’autres fonctionnalités ont été trouvées pour la petite machine afin de percer sur de nouveaux marchés : “L’idée est de déployer un robot-chien qui suivrait son maître durant sa journée de travail et lui apporterait des outils”, avance Vincent Talon, cofondateur de TwinswHeel. Ainsi, à Toulouse, les engins autonomes accompagnent déjà des techniciens d’Enedis qui interviennent sur le réseau électrique, tandis que, à Montpellier, la métropole expérimente la livraison de colis ou de produits frais à des commerçants. Dans certaines entreprises, comme Renault, Siemens ou la SNCF, l’appareil est entièrement intégré dans les schémas logistiques, en apportant par exemple des pièces d’usine dans des services de maintenance.
D’autres grands groupes, à l’instar d’Amazon ou d’Alibaba, développent leurs propres robots livreurs. Selon une étude du cabinet McKinsey, en 2025, plus de 50 millions de colis seront livrés quotidiennement par des véhicules autonomes. D’ici là, rien ne nous empêche d’aider une grand-mère du quartier à porter ses courses.
Vincent Talon du tac au tac
Vous êtes-vous inspirés de Star Wars pour créer vos robots ?
Il est vrai que nos modèles ont un côté R2-D2. Nous avions besoin d’un engin du genre du petit droïde du film pour nous donner un coup de main dans notre entreprise d’équipements automobiles.
Comment apprend-on à fabriquer son propre appareil autonome ?
Avec mon frère, nous sommes ingénieurs de formation, mais nous avons en plus suivi des Mooc [des cours magistraux en ligne] diffusés par des universités américaines.
Va-t-on assister à des accidents de robot livreurs ?
Nos modèles sont équipés d’un laser Lidar, de capteurs infrarouges, de caméra 2D et 3D, etc. Ils perçoivent parfaitement leur environnement et s’arrêtent quand ils rencontrent un obstacle. Mais on ne peut empêcher la collision avec un autre véhicule…
C’est la fin des livreurs ?
Pour l’instant, nos machines pourraient surtout éviter que de jeunes coursiers à vélo ne se fassent percuter sur la route.
TwinswHeel en chiffres
12 employés
20 robots en circulations