Livraison : un engouement accru avec le Covid-19
« Les robots de livraison seront sûrement les premiers véhicules autonomes largement commercialisés dans des environnements ouverts. » Tel est le pronostic de Sam Abuelsamid, ancien ingénieur automobile, consultant star du cabinet américain Guidehouse Insights et auteur d’un classement annuel des leaders du véhicule autonome, une référence dans le domaine. « Les premières applications à grande échelle concerneront beaucoup plus le transport de biens que de personnes », abonde Guillaume Devauchelle, le vice-président de l’innovation de Valeo. L’équipementier français s’est associé au livreur chinois Meituan en 2019 pour développer la livraison autonome de repas à domicile. Et pour cause : « Les robots de livraison sont comme des mini-Google cars, mais en beaucoup plus simples, avance Vincent Talon, le PDG de Twinswheel, une start-up qui commercialise des droïdes de livraison, notamment de pièces industrielles lourdes. Pas d’humain à bord, une vitesse réduite, pas besoin de capteurs aussi performants que dans une voiture, la possibilité de se déplacer sur les aires piétonnes et les trottoirs… »
La technologie est prête
Si les droïdes de Twinswheel ne sont autorisés qu’à suivre l’opérateur humain, l’entrepreneur ambitionne de pouvoir rapidement déployer des robots entièrement autonomes « d’ici à 2021-2022 ». Il les teste à Montpellier dans le cadre du projet du ministère des Transports baptisé Sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome (SAM), mais les autorisations de déploiement commercial se font attendre.
Une nouvelle donne pourrait accélérer le calendrier législatif : le Covid-19. La pandémie mondiale et les règles sanitaires qu’elle impose ont fait bondir la demande pour les véhicules de livraison autonomes. Starship Technologies, une start-up spécialisée dans la livraison autonome à domicile, a vu son activité doubler à Milton Keynes, en Angleterre. Les livraisons de Refraction AI, à Ann Arbor, dans le Michigan, ont même quadruplé. La technologie est prête, la clientèle répond présent… La balle est dans le camp du législateur.