Des robots transportant des marchandises circulant au milieu des humains, c’est ce que vous pourrez voir en centre-ville de Montpellier, où une expérimentation a été lancée le 17 septembre. Elle est destinée à analyser la capacité de ces droïdes à s’intégrer en hypercentre. La Poste et le transporteur Stef servent de cobaye, pour les colis et produits alimentaires frais. En quelque sorte une projection de ce que pourrait être la ville du futur en termes de logistique urbaine.
Vendredi 17 septembre, une expérimentation particulière, le projet Carreta, a été lancée à Montpellier en matière de logistique urbaine : des droïdes TwinswHeel 100 % électriques ont commencé à circuler en centre-ville pour évaluer leur comportement en termes techniques, environnemental, sécuritaire, économique, social et sociétal. Deux partenaires vont en bénéficier, sur deux usages tout à fait différents : la livraison de colis pour La Poste et de produits alimentaires frais pour le spécialiste du transport sous température dirigée Stef.
Les droïdes pourront porter des charges lourdes, de 40 à 500 kg selon le modèle, pour seconder un homme ou une femme, le délester des tâches pénibles, se dédier aux contacts humains. “Le but de ces droïdes est de proposer aux acteurs économiques des solutions de logistique urbaine verte, propre, sûre, à faible empreinte au sol [70 kg seulement pour un des modèles}”, précise Vincent Talon, cofondateur de TwinswHeel, entreprise occitane dont le siège est basé à Cahors.
Des tâches multiples
L’engin est destiné à évoluer à 6 km/h, soit au pas au milieu des humains. C’est pourquoi trois phases de test, d’une durée de 36 mois, sont nécessaires :
- une première pour tester les aspects techniques et technologiques des véhicules, notamment sa sûreté et sa capacité à reconnaître les trajets, les obstacles et cartographier .
- la deuxième validera son comportement dans la circulation et sa capacité à répondre à des contraintes opérationnelles. Ces deux phases s’effectueront à vide
- quant à la 3e phase, elle se fera en conditions réelles, les véhicules autonomes transporteront les marchandises pour Stef et pour La Poste.
A terme, les droïdes pourraient par exemple alimenter des facteurs en tournée, servir de boïtes aux lettres mobiles, collecter des colis chez les commerçants ou faire transiter des plis entre bureaux de poste. Ils pourraient aussi récupérer et livrer des produits alimentaires frais aux bars, restaurants, primeurs, supérettes ou commerces spécialisés dans l’alimentaire, pour le compte de Stef.
Un territoire d’innovation
Montpellier dispose sur son territoire d’un vivier d’entreprises numériques spécialisées dans le traitement de données (internet des objet, big data, analyse décisionnelle, intelligence artificielle, etc.) qu’elle peut ainsi favoriser. “Montpellier est un territoire d’innovation et de recherche, boosté par sa stratégie de la ville intelligente et des investissements dans les mobilités décarbonées, explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole. Nous sommes honorés d’accueillir Carreta, l’une de 16 expérimentations nationales de véhicule autonome en France et seul projet sur la thématique de la logistique urbaine. Le véhicule autonome ne remplacera jamais le contact humain, mais il peut apporter un nouvel outil précieux pour réduire l’impact des activités logistiques en cœur de ville et structurer de nouvelles filières.”