Un robot qui accompagne les clients dans le magasin et transporte les courses jusqu’à chez eux. Une première en France. Franprix, l’enseigne de proximité du groupe Casino, lance une expérimentation grandeur nature dans le XIIIème arrondissement de Paris.
En appuyant sur le bouton « follow me », le robot active la reconnaissance visuelle. Dès lors, il est “apparié” au client et le suit à travers les rayons du magasin puis dans la rue. C’est l’entreprise lyonnaise Twinswheel qui est à l’origine de cette technologie. 5 ans de recherche et développement. Jusqu’à présent, elle proposait ses droïdes plutôt aux entreprises de manutention pour seconder ouvriers et techniciens. Renault-Nissan, la SNCF et Siemens l’ont déjà adopté. C’est la première fois que le robot descend dans la rue. L’idée : seconder les clients fragiles comme les personnes âgées ou les personnes à mobilité réduite, en les aidant à porter leurs courses (40 litres maximum). Un service innovant, social et gratuit.
Le livreur du futur Franprix et Twinswheel figurent parmi les 15 lauréats de l’appel à projet “Quartier d’Innovation Urbaine” d’Urban Lab, laboratoire d’innovations de la Ville de Paris. Les deux partenaires peuvent ainsi tester durant un an l’utilisation du robot en situation réelle. Il est capable d’éviter les obstacles sur le trottoir, d’attendre au feu rouge, de repérer les voitures et de s’adapter à l’allure du client. Pour circuler dans les rues, le droïde se base sur des cartes très précises des villes, grâce à ses capteurs et des GPS. C’est un peu le Caddie de demain. « Il saura faire la queue à la caisse et payer, tandis que vous prendrez un café, et pourra vous suivre jusqu’à chez vous, que vous rentriez à pied ou à vélo ! », explique Vincent Talon, fondateur de Twinswheel avec son frère jumeau.
Une autonomie encore limitée En raison d’un cadre légal contraint, la France ne permet pas aujourd’hui à des véhicules autonomes de circuler sur la voie publique, il est interdit de le laisser sans surveillance. Le robot est obligatoirement accompagné d’un employé du magasin. « Souvent la technologie est en avance sur ceux qui font nos lois », admet Jean-Pierre Mochet, le patron de l’enseigne. Mais rien n’interdit d’imaginer que plus tard, le robot, après sa course, puisse rentrer seul au magasin, récupérant au passage chez le client les produits périmés ou les emballages. En tout cas, Franprix se tient prêt et espère, avec cette expérimentation, démontrer l’utilité de ce nouveau service, moins polluant que la livraison motorisée classique.