ROBOTS L’expérimentation a été lancée ce vendredi dans le quartier Antigone
- La métropole de Montpellier a lancé l’expérimentation de robots autonomes, électriques et silencieux, capables d’effectuer des livraisons dans le centre-ville.
- Dans le cadre de cette phase de test, qui a débuté ce vendredi, ils sont toutefois accompagnés d’un pilote, qui peut intervenir en cas de risque.
- La Poste a notamment adopté l’un d’eux pour aider les facteurs dans leurs tournées.
Peut-être avez-vous vu circuler ces petits bolides à Antigone ? La métropole de Montpellier (Hérault) a lancé dans ce quartier l’expérimentation de véhicules, chargés de réaliser des livraisons. Le projet est l’une des 16 tests retenus par l’Etat en France pour définir les contours de la filière des véhicules autonomes. C’est, en revanche, le seul visant à tester son application sur la logistique urbaine.
Ces droïdes, électriques et silencieux, sont bardés de capteurs, qui leur permettent de « percevoir leur environnement, de localiser, mais aussi détecter les éventuels obstacles sur leur chemin, et d’en évaluer les risques », explique Vincent Talon, le cofondateur de la start-up TwinswHeel, qui les a créés. Ils ne sont toutefois pas lâchés dans la jungle urbaine sans précaution : les robots circulent sur des « routes virtuelles », cartographiées à l’avance de façon ultra-précise.
Accompagnés par un pilote
« Et si on lui donne une nouvelle mission, par exemple celle d’aller récupérer un colis, dans un entrepôt, pour aller le livrer chez un commerçant, il déterminera seul, parmi toutes ces routes, celle qui est la meilleure, poursuit l’ingénieur. En évitant les zones à risques. On ne va pas, par exemple, faire rouler le robot devant une école à 8 heures du matin, ou traverser la place du marché le mercredi. » Et s’il détecte un obstacle, il s’arrête net, et ne reprend son chemin que lorsque tout risque est levé.
Ces machines, capables de porter des charges lourdes, n’ont besoin, en réalité, de personne pour se déplacer. Mais l’autonomie totale, ce n’est pas encore pour demain : dans le cadre de cette phase de test, elles seront accompagnées par un pilote, qui se tiendra à moins d’une dizaine de mètres. « S’il détecte qu’il y a un potentiel risque d’incident, il prend la main sur le robot », explique Vincent Talon.
Aider les facteurs
Deux modèles sont expérimentés à Montpellier : un robot blanc, testé par l’entreprise Stef, destiné à transporter des produits frais de l’entrepôt jusqu’au primeur, au restaurant ou au boucher, et un robot jaune, adopté par la Poste, pour le courrier et les colis. Et il n’est pas question, assure Philippe Dorge, directeur général du groupe, que ces droïdes prennent le travail des facteurs. « Il ne faut pas y voir une atteinte à l’emploi, confie-t-il. Ces innovations sont au service de nos facteurs, elles leur apportent une aide, une efficacité supplémentaire. » Et elles permettent d’effacer, un peu, de la pénibilité de leur travail. « Je pense notamment aux gros colis », reprend Philippe Dorge.
Ces droïdes, dont le lancement, en situation réelle, dans l’Ecusson, n’est prévu que dans deux ans, tombent à pic pour le développement de la ZFE, la Zone à faible émission. Ils permettront, espère la métropole, de laisser les fourgons polluants à l’extérieur de l’agglomération, et d’assurer les livraisons sur « le dernier kilomètre » sans aucune émission de CO2. « Jusqu’à quand vais-je bondir, à 11 heures du matin, sur la Comédie, quand je vais voir des camions ! », gronde Michaël Delafosse (PS), le président de la métropole. « C’est ça, l’enjeu : est-ce que, sur le dernier kilomètre, nous voulons de gros camions de livraison, ou de petits véhicules comme ceux-là ? »